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Cercopithecus l'hoesti |
Aujourd'hui
nous avons rendez-vous à Bweyeye, un village situé en bordure du
Parc National de Nyungwe (970 km²), au sud-ouest du Rwanda, à la
frontière du Burundi, non loin du Lac Kivu. La
Forêt de montagne du Nyungwe est probablement l'une des mieux
préservées d'Afrique centrale avec une faune et une flore
exceptionnellement riches : près de 13 espèces de primates, 32
d'amphibiens, 38 de reptiles, un millier de plantes… La flore
mycologique y est par contre largement méconnue, comme dans la
plupart des régions et pays avoisinants, ce qui justifie
l'organisation de missions scientifiques, comme celle-ci qui vise en
particulier à mieux connaître les champignons comestibles.
Rendez-vous
en terre Batwa
Après
deux heures de pistes chaotiques à travers la Forêt du Nyungwe,
nous arrivons à Bweyeye. Une partie du village est peuplée d'habitants d'origine Batwa, à l'origine des chasseurs-cueilleurs qui
vivaient dans la forêt. Jean-Marie, un garde qui avait déjà participé
à la précédente mission scientifique, en octobre dernier, nous y
attend.
La
première mission d'octobre avait révélé la présence d'une
amanite indéterminée du groupe « phalloides » ou «
marmorata », une espèce qu'il reste à identifier précisément
et qui a très certainement accompagné les plantations d'eucalyptus
originaires d'Australie. Ceci n'est pas très surprenant… car
nombre d'espèces de champignons ont ainsi traversé le monde et
trouvé de nouvelles terres d'accueil, inoculées ou « cachées »
sous forme de mycelium dans les mottes de terre des arbres
introduits (eucalyptus, pins...). Mais la surprise de taille… a été d'apprendre que les locaux mangeaient cette amanite… qui est considérée comme
mortelle !
Comestible,
l'amanite?
Jean-Marie nous a trouvé un habitant, Damascène, qui nous guidera pour retrouver cette amanite. L'objectif : en récolter de grandes quantités pour faire une analyse génétique et toxicologique pour préciser le taxon et confirmer ou pas la présence de substances mortelles. Pendant ce temps, Assoumpta reste au village pour interroger des familles sur la manière dont ils préparent ce champignon.
Jean-Marie nous a trouvé un habitant, Damascène, qui nous guidera pour retrouver cette amanite. L'objectif : en récolter de grandes quantités pour faire une analyse génétique et toxicologique pour préciser le taxon et confirmer ou pas la présence de substances mortelles. Pendant ce temps, Assoumpta reste au village pour interroger des familles sur la manière dont ils préparent ce champignon.
"Cette
amanite se mérite", précise Jérôme Degreef, responsable scientifique de la mission. Il nous faut en effet grimper
au sommet de la colline pour trouver les lieux où poussent les fameux champignons à volve. Après trois heures de recherches, quelques champignons d'autres groupes se
montrent, comme de superbes lépiotes… mais point d'amanites, alors
qu'elles étaient très abondantes en octobre. La déception se lit
sur le visage de Jérôme… lorsque, finalement, Damascène nous dirige vers une parcelle où il croit en avoir trouvé. « C'est bien cà ! »
s'exclame Jérôme et, il n'en faut pas plus pour qu'elle soit
photographiée, répertoriée et emportée pour la collection.
Après quelques
dizaines de minutes, nous en trouverons encore trois autres, à
différents états de maturité (voir photo), malheureusement une quantité largement
insuffisante pour espérer faire une analyse toxicologique. Nous en
profitons pour demander au guide s'il les mange et comment il les
prépare. La réponse est positive mais il retire la peau qui
recouvre le chapeau avant de cuire le champignon dans l'eau, ce que
nous confirmera également Assoumpta, avec les témoignages de femmes
du village.
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Assoumpta recueille les témoignages des femmes |
Demain,
nous reviendrons pour poursuivre les récoltes. Mais vu la faible
abondance et afin de mettre toutes les chances de notre côté, nous
avons demandé à notre guide local et aux enfants du village de nous en
récolter. Le résultat sera-t-il au rendez-vous ? Surprise, vendredi...
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