Laurent Demuynck, directeur de Kigali Farms |
La
partie scientifique de la mission touche à sa fin. Le moment est
venu de transférer chez Kigali Farms les boites de Petri contenant
les souches inoculées des champignons comestibles (voir « sporée
et inoculation »). C'est à partir de ces souches sauvages que
Kigali Farms réalise en grandeur nature les tests de mise en culture
et de développement des souches jusqu'à la production de
champignons.
Nous
avons rendez-vous à
Kigali avec
Laurent Demuynck, le
fondateur-directeur
de l'entreprise. Il nous présente
les missions de son entreprise et
son implication dans le
projet : « Kigali
Farms est une entreprise sociale qui a démarré au
Rwanda en 2010 dans
l'idée d'apporter une solution business au problème de la
malnutrition. Nous
nous consacrons
aux champignons car
ils ont de
grandes qualités nutritionnelles et
avons un intérêt
particulier pour les espèces
sauvages comestibles
qui n'ont
jamais été étudiées
au Rwanda. Notre
ambition est de trouver la « perle
rare » des
forêts
rwandaises que
la population locale consomme et
de transformer le
Rwanda en centre d'excellence pour l'exploitation des champignons
dans toute la région. »
Direction
ensuite le
centre de production
de Byumba
où nous sommes
accueillis
par
Ariane
Mukeshimana (Manager of Production and Quality) et Pélagie
Nyirandikumana
(Byumba
Farm Manager)
qui
nous font découvrir les différentes étapes de production à partir
des souches sauvages récoltées par nos mycologues. Suivez le
guide...
Première
étape : multiplication du mycélium
Un
fragment de mycélium des souches sauvages est prélevé et transféré
dans une nouvelle boite de Petri contenant de l'agar-agar et un
milieu de culture approprié. Ce travail se fait dans des conditions
stériles et selon un protocole précis. Le mycélium va ainsi
pouvoir se développer.
Deuxième
étape : production du « blanc de champignon »
Un
fragment d'agar et de mycelium est transféré de la boite de Petri
dans un milieu à base de céréales moulues. Le mycélium y poursuit
son développement pour aboutir à ce qu'on appelle « le
blanc ».
Troisième
étape : inoculation du « blanc » dans des sacs de
culture
Le
« blanc » est ensuite inoculé dans des sacs (appelés
« tubes » dans le jargon de l'entreprise) préalablement
pasteurisés. Ces tubes sont composés de brisures de coton, de son
de blé et de chaux éteinte. Ce nouveau milieu est à la fois
favorable au développement du mycélium et à la fructification du
champignon.
Les
tubes inoculés sont entreposés à l'obscurité dans des chambres
d'incubation en attendant de les faire fructifier (l'obscurité
empêche la fructification du mycélium).
Cinquième
étape : les tubes sont enterrés
Les
tubes sont enfin transférés dans des bacs de fructification
contenant de la terre en maintenant une humidité constante de 95 %
et une température de 18-22°C. Ces tubes fructifient et produisent des
champignons (ici, de classiques pleurotes de culture).
A l'heure où nous écrivons ces lignes, il est trop tôt pour obtenir et présenter des résultats à partir de nos souches sauvages. A suivre...
A l'heure où nous écrivons ces lignes, il est trop tôt pour obtenir et présenter des résultats à partir de nos souches sauvages. A suivre...